L’idée du commun s’évapore dès qu’elle sort de notre esprit. L’idéal du commun, cette utopie, exige un effort considérable et constant : faire preuve d’empathie en luttant contre ses propres biais cognitifs dans la perception des autres, de soi-même, de leur environnement et du nôtre. Et pour parvenir à entrevoir ce modèle, cet exercice ne doit pas se relâcher.
Chaque individu doit alors faire preuve d’une remise en question constante car l’être humain est changeant, il évolue en fonction de son environnement et de ses confrontations avec ses pairs. Comme la nature humaine évolue, nos sociétés évoluent aussi. En accord avec ce constat, nous devrions aligner notre comportement sur cette idée d’ajustement perpétuel, ne jamais rien prendre pour acquis, et avoir l’humilité d’accepter que nous n’atteindrons jamais la perfection, que ce soit en tant qu’individu ou en tant qu’organisation sociale. Il est alors nécessaire de faire des concessions pour nous-mêmes et pour les autres afin de maintenir le mouvement, de ne pas se retrouver face à des impasses.
C’est cette justice de l’esprit, au sens d’un esprit justement placé, qui permet un dialogue sans tension entre l’égalité et l’équité. Mais c’est aussi ce duo, à mon sens, qui, dans une relation réciproque, permet l’établissement de cet esprit.